samedi 18 mai 2024

Couturier & Nabokov

J'ai toujours eu des réserves (les réserves prudentes d'un amateur moyennement éclairé) concernant Maurice Couturier comme traducteur, commentateur et annotateur de Nabokov. 

À lire l'article de Yaël Pachet dans EAN sur le Cahier de l'Herne consacré à Nabokov, je vois que je ne suis pas tout à fait seul à être réticent :


"On reste consterné par certaines remarques de Maurice Couturier qui trouve le moyen de ne parler que de lui-même, se réclamant de Roland Barthes et de son fameux article sur la mort de l’auteur (tout en précisant que Barthes prendra des distances avec ce texte, si bien qu’on ne voit plus en quoi ceci est censé éclairer cela), nous racontant la présence de Barthes à sa soutenance de thèse. Couturier rouspète, prenant peut-être le Cahier de l’Herne pour une tribune de Libération, contre ses détracteurs, en premier lieu l’hilarante Anne Garréta qui, il faut l’avouer, s’est impeccablement payé sa tête dans Le Monde du 21 janvier 1994. Quelques pages plus loin, Agnès Edel-Roy remet les choses en place : dans le documentaire (Arte) Lolita, méprise sur un fantasme, Couturier déclare avec assurance : « avec ce cas de pédophilie, je dirais presque, d’une certaine manière, qu’il a peut-être voulu se débarrasser du fantasme qui l’habite lui-même ». « Absolument rien, dans la biographie de Nabokov, ne permet d’étayer cette hypothèse », précise  Agnès Edel-Roy."