Relecture de La Tante Julia et le Scribouillard, de Vargas Llosa.
J’y trouve un très joli hypallage : au jeune homme qui se sent mal, on offre « un affectueux bouillon ». En VO, il y a comme il se doit (on est en Amérique latine) un diminutif : « un cariñoso caldito ». Le bouillon, ce serait « caldo » ; il s’agit donc d’un diminutif hypocoristique, parfaitement bien venu ici puisque la fonction de l’hypocoristique est de traduire un sentiment affectueux. Les effets du diminutif et de l’adjectif vont donc dans le même sens.
Mais ceci peut suggérer une réflexion plus générale : le diminutif hypocoristique ne pourrait-il être considéré déjà en lui-même comme une sorte d’hypallage à l’intérieur du mot, et non par un adjonction d’un qualificatif séparé ? Le mot, par son diminutif, est biface entre objectif et subjectif.