Kourkov, Laitier de nuit chap. 75 :
"C’est tout nout’pays qu’est fille-mère. Et pourquoi ça ? Parce qu’y a point d’hommes ! Ce qu’ils veulent tous, c’est juste coucher, mais quand y est question d’épousailles, y a pus personne !
– Notre pays, fille-mère ?! murmura l’autre d’un air songeur et nullement offensé. Vous parlez avec sagesse ! C’est la pure vérité !
Et le respect qui perçait dans sa voix rendit à la vieille dame sa bonne disposition d’esprit.
– L’Ukraine est une fille-mère, répéta le visiteur, attentif à ses propres mots. Tous veulent coucher avec elle, mais se marier, jamais ! Bravo, Alexandra Vassilievna ! Je rapporterai cette phrase à mes étudiants. Qu’ils sachent combien notre peuple est philosophe !"
La femme de celui qui apprécie ces propos s'appelle Katerina. Ce n'est pas un prénom rare ; mais on le remarque si on met ce passage en corrélation avec quelques lignes de la page Wikipedia consacrée à Tarass Chevtchenko, l'artiste (poète-peintre) national ukrainien :
Pour illustrer son poème Kateryna écrit en 1838-39, Chevtchenko peint, en été 1842, le tableau éponyme qui reste de nos jours une des images emblématiques de la peinture ukrainienne ; il représente une jeune Ukrainienne enceinte et un soldat russe qui s'éloigne. À cette époque les jeunes filles ukrainiennes qui, après avoir accepté les faveurs des soldats russes de passage, tombaient enceintes des œuvres de « l'occupant », étaient rejetées par leurs familles.