Pluie (1956)
Comme il remue le lit pendant
ces nuits d'arbres gesticulants
quand la pluie clapote pressée,
fiers sabots d'un jouet d'étain,
qui trotte sur un toit sans fin,
parcourant le passé.
Sur les vieux chemins glissent puis
Foncent les coursiers de la pluie
dans les années en entrelacs,
mais ne peuvent jamais assez
plonger au fin fond du passé
car le soleil est là.
Rain (1956)
How mobile is the bed on these
nights of gesticulating trees
when the rain clatters fast,
the tin-toy rain with dapper hoof
trotting upon an endless roof,
traveling into the past.
Upon old roads the steeds of rain
Slip and slow down and speed again
through many a tangled year ;
but they can never reach the last
dip at the bottom of the past
because the sun is there.
pour l'entendre lu par Nabokov himself :
https://www.youtube.com/watch?v=QzOt0bMmXjY
à 55' 23''
[on dirait qu'il prononce le titre "Rage", plutôt que "Rain"]