Joubert :
"Toute naïveté court le risque d'un ridicule, et n'en mérite aucun, car il y a, dans toute naïveté, confiance sans réflexion et témoignage d' innocence."
Claudel :
“Les chapeaux ! j’aurais voulu consacrer au moins une phrase à la navigation dans la nuit de ces noirs oiseaux qui ventilent toute la peinture hollandaise comme d’un déploiement d’ailes. C’est l’ombre que nous produisons, la permanence au-dessus de notre front de notre opacité intime”.
La Peinture hollandaise Pléiade p. 188, note
Valéry :
"Ce qui est réfléchi est toujours d'actualité"
(Lettre inédite à J. Middleton Murray, 1919, citeé bio Jarrety p. 436)
Montherlant :
"Que le mal vienne ou non, l'angoisse est venue, et le sillon qu'elle a creusé ne se comble jamais"
Port-Royal p. 886
Corneille trad. de L'Imitation de Jésus-Christ :
"Les sales voluptés, dans le milieu d'un gouffre,
Parmi les puanteurs de la poix et du soufre,
Laisseront occuper aux plus cruels tourments
Les lieux les plus flattés de leurs chatouillements."
Nietzsche :
"Si l'on est quelque chose, on n'a réellement besoin de rien faire [...]. Il y a au-dessus des hommes 'productifs' une espèce encore supérieure."
HTH § 210
Oulitskaïa :
"Les enfants, comme chacun sait, grandissent très bien tout seuls, alors que les livres, eux, réclament des soins."
Mauriac :
"... cette lisière indéterminée entre le fini et le rien qui s'appelle la vieillesse"
Mémoires intérieurs p. 101
Valéry :
"Beethoven, Balzac sont là pour montrer aux gens bien plus de vie qu'ils n'en peuvent vivre tout seuls"
Cahiers éd. typo XI p. 39
Jarry :
"Quand les mots jouent entre eux, c'est qu'ils reconnaissent leur cousinage"
15 mai 1903
Bernanos :
"L’optimisme m’est toujours apparu comme l’alibi sournois des égoïstes, soucieux de dissimuler leur chronique satisfaction d’eux-mêmes."
Les Grands Cimetières sous la lune
Montherlant :
"Les gestes héroïques perdent leur raison d'être quand ceux qui peuvent les comprendre sont devenus une minorité trop infime. […] À un certain point d'abaissement d'une société, l'exemple fonctionne à vide, la société ne mérite plus le héros."
Va jouer avec cette poussière p. 122
Mauriac :
"La basse glace du trumeau refléta sa pauvre mine, ses joues creuses, un nez long, au bout pointu, rouge et comme usé, pareil à ces sucres d'orge qu'amincissent, en les suçant, de patients garçons"
Le Baiser au lépreux
Brunschvicg (Léon) :
"Il n'est pas sûr, il n'est pas démontrable en tout cas, que ce qui est négligé par la nature même de la méthode, soit en effet négligeable".
Introduction à la vie de l'esprit p. 74
Barbey :
"L'état de tutelle est normal à l'esprit humain, et la vue fausse des esprits modernes, c'est admettre que cet état de tutelle est transitoire et que la gloire de la civilisation est (de) le finir."
Memorandum 3 t. 2 p. 1055
Auden :
"On ne peut pas commencer par douter ; il faut commencer par la foi"
Avant et après
Valéry :
"Ce que l'accessoire est compliqué, quand le principal est assez simple."
lettre à Gide p. 569
Kundera :
"Il faut une grande maturité pour comprendre que l'opinion que nous défendons n'est que notre hypothèse préférée, nécessairement imparfaite, probablement transitoire, que seuls les très bornés peuvent faire passer pour une certitude ou une vérité."
Valéry :
"Une œuvre doit laisser à son auteur le sentiment qu’il a découvert et organisé une partie de soi. C’est là le bénéfice net et réel, qui n’est pas l’œuvre – mais l’avoir-fait-l’œuvre. L’on se dégage ainsi de l’évaluation par autrui. Pour moi, ce que me rapporte une œuvre = ce qu’elle m’a coûté."
Balzac :
"Il n'y a rien de jésuite comme un désir."
Illusions perdues Bouquins 1980 p. 338
Huysmans :
"Durtal cherchait un joint pour aller fumer une cigarette"
L'Oblat
Lafon :
"C'est si peu nous qui faisons notre vie."
Platon :
"Une action démesurée dans un sens a tendance à provoquer une transformation en sens contraire, que ce soit dans les saisons, dans la végétation ou dans les organismes, et cela ne vaut pas moins pour les constitutions politiques."
Rép. VIII 563e
Muray :
"La monotonie brillante et roulante, assommante et formidable, malaxante et géologique de Hugo [...] Hugo ne fait pas de poésie ou de prose. Il rame."
XIX° p. 332
Dutourd :
"J'aime les princes de tragédie parce qu'ils ne sont pas soumis à la pesanteur. Ils ne boivent ni ne pissent"
Doucin
Stendhal :
"Un jour les huit ou dix nièces de Mme de Montcertin lui demandèrent ce que c’était que l’amour ; elle répondit : « C’est une vilaine chose sale, dont on accuse quelque fois les femmes de chambre, et, quand elles en sont convaincues, on les chasse."
Souvenirs d’égotisme, 5
Richler (Mordecai) :
"L’idée de notre mortalité ne nous avait pas encore effleurés. Autrement dit, les obus n’avaient pas encore commencé à atterrir près de nos tranchées."
Le monde selon Barney
Reed (Lou) :
“This world is a zoo
And the keeper ain’t you !”
Valéry :
"Ô Historiens, ce qui ne se trouve point dans une époque est d’une importance capitale. Ce que la littérature et l’art d’un temps, ou les lois ou les autres documents ne contiennent ou ne mentionnent pas, et qui se voit ailleurs est remarquable – Mais encore le faut-il remarquer."
Cahiers XXVI, 42
Balzac :
"Rien ne prouve mieux la nécessité d’un mariage indissoluble que l’instabilité de la passion. Les deux sexes doivent être enchaînés comme des bêtes féroces qu’ils sont, dans des lois fatales sourdes et muettes".
Autre portrait de femme
Chesterton :
"Le but du mariage est précisément de se battre pour survivre à l’instant où l’incompatibilité l’emporte car homme et femme, en tant que tels, sont incompatibles."
What's wrong with the world
Muray :
"Le Christ et l'écrivain sont ceux qui perçoivent autre chose qu'un grondement naturel quand Dieu parle."
Mutins de Panurge, Exorc II,p. 182