mardi 29 mars 2022

Valéry, trente ans après...


J'ai jadis écrit un petit essai (fracassant succès de librairie !) qui consistait en une sorte de "psychanalyse" de Valéry. J'avais étudié le singulier poème Sinistre, qui se présente comme une sorte de cauchemar fiévreux ; en particulier ce passage très peu valéryen en apparence, : 

« Je vois ma mère et mes tasses de Chine,

La putain grasse au seuil fauve des bars ».

J'en ai dit bien des choses subtiles ; principalement la façon dont la mère révérée est isolée de la putain par la mince cloison de la fine porcelaine. On ne va pas faire une énumération qui pourrait passer pour une apposition : "ma mère, la putain grasse"... 

Trente ans après, je m'aperçois que je n'avais pas vu l'essentiel, l'éléphant dans le couloir, l'effet Lettre volée - le nom de jeune fille de la mère de Valéry : Grassi !