Mode d'emploi



Ce blog aurait pu s’intituler « Le Jaseur », par allusion au premier vers de Feu pâle - en français, car l’original ‘waxwing’ n’aurait pas eu les mêmes échos. 
J’ai préféré « La Désobligeante » car le mot est employé en français par Sterne au début d’un roman (A sentimental Journey) dont la subjectivité et le décousu (cela va ensemble) sont les principaux caractères. Le héros s’enferme dans une calèche à une seule place, où l’on ne peut donc inviter personne, d’où son nom. L’expérience antérieure des commentaires m’a dissuadé de poursuivre ces ‘échanges’ qui apportent bien des déplaisirs pour bien peu d’enrichissement. 
C’est malgré moi que j’ai dû changer le titre car l’ancien (« Calmeblog »), vaguement mallarméen, a été repris sans gêne par un autre blog qui traite aussi de littérature. Puisque j’avais la priorité, je n’avais plus qu’à me retirer. 
 On verra qu’en 2010-2011, j’ai plus ou moins nourri ce blog, puis ne l’ai repris qu’à l’été 2019, de façon plus soutenue, avec désormais plus de disponiblité. 

De 2008 à 2019, j’ai tenu blog très utilitaire destiné à mes étudiants 
Chaque semaine j’y fournissais, sans grand souci de présentation, des textes en rapport direct avec les thèmes des cours. En une décennie, cela a constitué une masse aussi redondante que précieuse - dont la pertinence souvent n’apparaît pas si on ignore le contenu et l’orientation de l’enseignement. Ce blog n’est plus utilisé que pour signaler des nouveautés dans mon site. Il peut servir de mine, ou de grenier.

Le site
a connu à peu près les mêmes fluctuations que le Calmeblog. Je l’ai mis à jour et nourri à nouveau depuis l’été 2019. Il est consacré à des publications plus étoffées que celles du blog, souvent sur des thèmes universitaires de philosophie, ne cherchant pas à être alléchants dans leur présentation. S’il comporte un peu trop d’indications de navigation, c’est que je sais que mon lectorat n’est pas composé que de digital native millennials génération Y… La rubrique « Textes » contient surtout des anthologies liées à d’anciens cours, trop copieuses pour le site étudiant. 

Enfin j’ai créé pendant l’été 2019 un nouveau blog, « Le Lectionnaire ». Ce mot, peu fréquent, est ainsi défini par Wikipedia : 
« Le lectionnaire ou épistolier est un livre liturgique contenant les passages des textes religieux lus à l'occasion des cérémonies religieuses. C'est donc l'ouvrage qui contient les lectures des offices dans la liturgie chrétienne, en particulier dans la messe catholique et la liturgie orthodoxe. » 
C’est une version toute laïque et personnelle que j’en propose. 
Quotidiennement ou presque, sans présentation ni commentaire, un texte que je trouve intéressant (intelligent, ou beau, ou drôle, ou astucieux, etc.) et que j’ai envie de faire lire. 

Quant à la Désobligeante, je la destine à recevoir des textes assez brefs, sur des sujets principalement littéraires, esthétiques mais aussi philosophiques (ou autres), sur des sujets trop ponctuels pour mériter un article. Ces billets ne prétendent pas rénover des domaines auxquels ils touchent, qu’ils effleurent parfois, mais qu’ils ne creusent pas. Le point de vue assume une bonne part de subjectivité, en essayant de ne pas verser dans le subjectivisme. Ce sont plutôt des propositions, des suggestions. Parfois de simples remarques, des étonnements, qui ne visent pas à être conclusifs. Et, de temps à autre, des traductions de poésie, selon mes propres critères, que nul n’est censé partager (s’il y a une activité impossible, c’est bien la traduction de poésie…). 
Une remarque, une précaution, qui tend à revenir souvent, peut se formuler ainsi : « il est probable que les savants, les érudits, etc., ont abordé ce point dans leurs innombrables publications, mais je n’ai pas envie d’éplucher des bibliothèques pour vérifier si ceci a oui ou non déjà été dit, ou évoqué… » Cette clause de prudence est donc presque toujours sous-entendue. 
On verra très vite, par les sujets abordés et la façon de les traiter, que je ne cherche pas le mainstream. En particulier je pense que la contamination par les « thèmes d’actualité » est un des plus grands dangers.

J'ajoute donc volontiers ces deux citations : 

Borges, Deux livres (in Autres Inquisitions) : 
« le véritable intellectuel repousse les débats qui ont trait aux événements contemporains ; la réalité est toujours anachronique » 
« El verdadero intelectual rehuya los debates contemporáneos : la realidad es siempre inacronica. » (Obras Completas II, p. 103).

Borges, Magies partielles du Quichotte (in Autres Inquisitions) : 
« Il est vraisemblable que les observations que je vais faire ont déjà été formulées, et plus d’une fois peut-être : qu’elles soient nouvelles ou non, je m’en soucie moins que de savoir si elles sont vraies. »

« Es verosímil que estas observaciones hayan sido enunciadas alguna vez y, quizá muchas veces; la discusión de su novedad me interesa menos que la de su posible verdad. »