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vendredi 5 juin 2020

Stampa : Sonnet 'Délices...' [traduction M.P.]


Ô, délices d'amour, douteux, fugaces,

ô, espoir qui s'élève et redescend,

qui naît et qui meurt dans un même instant ;

ô, brèves paix, ô promesses qui passent !


Pour toujours près de moi a repris place

celui à qui j'ai dit : « Seul m’es plaisant » ; 

en lui, je me complais, me reflétant

dans ses yeux clairs à la beauté vivace ;


Et pourtant, dans mon cœur, me ronge un ver

de froide jalousie, de froide peur

de tout à coup sans lui me retrouver.


Rends vaine, amour, cette mienne frayeur ;

heureuse et gaie tu peux me conserver

en me gardant la foi de mon seigneur.



O diletti d'amor dubbi e fugaci,

o speranza che s'alza e cade spesso,

e nasce e more in un momento istesso ;

o poca fede, o poco lunghe paci !


Quegli, a cui dissi : - Tu solo mi piaci, - 

è pur tornato, io l'ho pur sempre presso,

io pur mi specchio e mi compiaccio in esso,

e ne' begli occhi suoi chiari e vivaci ; 


e tuttavia nel cor mi rode un verme

di fredda gelosia, freddo timore

di tosto tosto senza lui vederme.


Rendi tu vana la mia tèma, Amore,

tu, che beata e lieta pòi tenerme,

conservandomi fido il mio signore.


jeudi 4 juin 2020

Stampa : Sonnet 'Campagnes joyeuses...' [traduction M.P.]


Campagnes joyeuses, coteaux amènes,

prés verts, hautes forêts et bords herbeux,

vallon fermé où vit celui qui peut

rendre mes journées sombres ou sereines,


antres d'ombreuse amour et fraîcheur pleines,

où le soleil ne rayonne ses feux,

flots clairs, souffles d'été, oiseaux gracieux,

plaisantes nymphes, Pan, faunes, silènes,


ô, rendez-moi bien vite mon seigneur,

que vous gardez, ou du moins lui contez

ma dure peine et mon âpre douleur :


dites-lui le temps de ma vie compté

si avant quelques jours, ou quelques heures,

jusqu'à mes yeux son rayon n'est monté.




Liete campagne, dolci colli ameni,

verdi prati, alte selve, herbose rive,

serrata valle, ov’hor soggiorna e vive

chi può far’i miei dì foschi, e sereni.


Antri d'ombre amorose e fresche pieni,

ove raggio di sol non è ch'arrive,

vaghi augei, chiari fiumi ed aure estive,

vezzose ninfe, Pan, fauni e sileni,


o rendetemi tosto il mio signore,

voi che l'avete, o fategli almen conta 

la mia pena e l'acerbo aspro dolore :


ditegli che la vita mia tramonta,

s’homai fra pochi giorni, anzi poc’hore

il suo raggio a quest'occhi non sormonta.