Affichage des articles dont le libellé est Dante. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Dante. Afficher tous les articles

lundi 26 août 2019

Dante : Vita nova, sonnet IX (traduction M.P.)




Vita nova IX

Cavalcando l'altr'ier per un cammino,
pensoso de l'andar che mi sgradia
trovai Amore in mezzo de la via
in abito leggier di peregrino.

Ne la sembianza mi parea meschino,
come avesse perduto segnoria ;
e sospirando pensoso venia,
per non veder la gente, a capo chino.

Quando mi vide, mi chiamò per nome,
e disse : "Io vegno di lontana parte,
ov'era lo tuo cor per mio volere ;

e recolo a servir novo piacere."
Allora presi di lui sì gran parte,
ch'elli disparve, e non m'accorsi come.



Chevauchant l'autre jour sur un chemin,
j'allais pensif, accablé par l'ennui ;
au milieu de la route Amour je vis,
en mince vêtement de pèlerin.

Il m'apparut sous des dehors mesquins,
comme dépossédé de seigneurie ;
pour ne voir personne en sa songerie,
il baissait la tête d'un air chagrin.

Quand il me vit, il dit en me nommant :
"Je viens de cette contrée où ton cœur
était assigné par ma volonté ;

je veux qu'il serve neuve volupté."
Mais je l'observai avec tant d'ardeur
qu'il disparut, je ne sais pas comment.



mardi 18 mai 2010

DANTE Vita nova XXXVIII (traduction M.P.)



Gentil pensero che parla di vui
sen vene a dimorar meco sovente,
e ragiona d'amor sí dolcemente,
che face consentir lo core in lui.

L'anima dice al cor : Chi è costui,
che vene a consolar la nostra mente,
ed è la sua vertù tanto possente,
ch'altro penser non lascia star con nui ?

Ei le risponde : Oi anima pensosa,
questi è uno spiritel novo d'amore,
che reca innanzi me li suoi desiri ;

e la sua vita, e tutto'l suo valore,
mosse de li occhi di quella pietosa
che si turbava de' nostri martiri.




Le doux souci qui de vous m'entretient,
en moi fait domicile si souvent
et raisonne d'amour si tendrement
que toujours avec lui mon cœur convient.

L'âme demande au cœur : qui donc parvient
à guérir de mémoire le tourment ?
Par sa vertu, en notre entendement
aucune autre pensée ne se maintient.

Le cœur répond : ô, mon âme dolente,
c'est un esprit qui en sa neuve ardeur
vient présenter ses désirs devant moi.

Toute sa vie et toute sa valeur
sont nés des yeux de la compatissante
qui de nos martyres eut grand émoi.