samedi 20 août 2022

Queneau : l'ombre de Satie dans 'Zazie'


Des parallèles, des échos comme j'aime en souligner. En l'occurrence, il ne sont à peu près d'aucune conséquence, mais ils donnent l'occasion de relire un texte infiniment drôle... 


Le lecteur de Zazie peut être amené à songer à Satie, dont la loufoquerie devait intéresser le pataphysicien Queneau (pour vérifier, relire les 1240 pages des Journaux de RQ).


1/ Bien sûr, l'omnimprésence du thème du "satyre". (mêmes voyelles dans Zazie, satyre, Satie)


2/ remarque déjà notée dans 

http://lecalmeblog.blogspot.com/2011/07/onomastique-litteraire-queneau-et-la.html

 la reprise d'une formule parfaitement absurde chez Satie : 

"Je m’appelle Erik Satie, comme tout le monde"

subtilement réécrite en portant une leçon de linguistique : 

"Je m'appelle Mouaque, comme tout le monde"

(je m'appelle moi-comme tout le monde). 

 

3/ le programme de Relâche indiquait (fautivement) : 

"les hommes se dévêtissent" 

à mettre en parallèle avec une des scènes les plus drôles du roman (qui pourtant n'en manque pas) : Pedro-Surplus (alias Bertin Poirée) a des visées sur la belle et douce Marceline (chap. XV). Mais dit-on "dévêtez-vous", ou "dévêtissez-vous" ? On consulte le dictionnaire :  

"vestalat… vésulien… vétilleux…euse… ça y est! Le voilà ! Et en haut d'une page encore. Vêtir. Y a même un accent circonchose. Oui : vêtir. Je vêts… là, vous voyez si je m'esprimais bien tout à l'heure. Tu vêts, il vêt, nous vêtons, vous vêtez… vous vêtez… c'est pourtant vrai… vous vêtez… marant… positivement marant… Tiens… Et dévêtir ?… regardons dévêtir… voyons voir… déversement… déversoir… dévêtir… Le vlà. Dévêtir vé té se conje comme vêtir. On dit donc dévêtez-vous. Eh bien, hurla-t-il brusquement, eh bien, ma toute belle, dévêtez-vous ! Et en vitesse ! A poil! à poil ! "