samedi 19 novembre 2011

Gœthe : Selige Sehnsucht (traduction M.P.)

 

Sagt es niemand, nur den Weisen,
Weil die Menge gleich verhöhnet ;
Das Lebend'ge will ich preisen,
Das nach Flammentod sich sehnet.

In der Liebesnächte Kühlung,
Die ich zeugte, wo du zeugtest,
Überfällt dich fremde Fühlung,
Wenn die stille Kerze leuchtet.

Nicht mehr bleibest du umfangen
In der Finsternis Beschattung,
Und dich reisset neu Verlangen
Auf zu höherer Begattung.

Keine Ferne macht dich schwierig,
Kommst geflogen und gebannt,
Und zulezt, des Lichts begierig,
Bist du Schmetterling verbrannt.

Und so lang' du das nicht hast,
Dieses : Stirb und werde !
Bist du nur ein trüber Gast
Auf der dunklen Erde.

Tut ein Schilf sich doch hervor,
Welten zu versüssen !
Möge meinem Schreibe-Rohr
Liebliches entfliessen !



Impatience bénie


Taisez-le, sinon pour le sage,
Loin des sarcasmes du troupeau :
À ce vivant je rends hommage
Qui veut mourir dans le flambeau.

Quand fraîchissent les nuits si tendres
Où se conçoit le nouveau fruit,
Une émotion vient te surprendre
Quand la bougie muette luit.

À jamais s'évade ton cœur
D'un monde privé de lumière ;
En toi s'élève une ferveur
D'épousailles plus altières.

Nulle distance n'est pesante :
Éperdument tu cours au ciel
Vers la lumière ton amante
Qui pour finir brûle tes ailes.

Si jamais tu ne fais tien
Ce "Meurs et deviens !"
Tu vivras pour faire nombre
Sur la terre sombre.

Un roseau prend son essor
Pour bercer le monde !
Que ma plume jette un sort
D'amour à la ronde !
  

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