Si l'on décide d'enfreindre l'interdit flaubertien, l'illustrateur peut viser le contenu (c'est le plus aisé) ou la forme (c'est plus rare, car bien plus délicat).
Exemples :
1/ Céline
Les illustrations de Tardi rendent parfaitement le contenu des romans, les thèmes, l'ambiance sombre ; ce n'est pas mal du tout, mais cela reste en surface : on évoque l'anecdote.
Les dessins de Gen-Paul, en revanche, sont des analogues visuels, plastiques, des innovations stylistiques de Céline (un 'à-peu-près' très calculé), et c'est infiniment plus intéressant :
cf. Godard, Poétique de Céline : "[Céline] superpose une seconde signification à la première, parente mais décalée. Les mots ont bien bougé, au sens ou l’on qualifie de «bougées» les photographies dans lesquelles des lignes concentriques multiplient les contours des figures."
2/ Zoé Valdés, La Douleur du dollar :
La traduction illustre assez bien le contenu (seulement une partie du contenu, inévitablement) :
L'image de la version espagnole est bien plus suggestive, car elle illustre le style (et le contenu) :