dimanche 23 octobre 2011

Hölderlin Andenken (traduction M.P.)



  
Der Nordost wehet,                               
Der liebste unter den Winden
Mir, weil er feurigen Geist
Und gute Fahrt verheißet den Schiffern.
Geh aber nun und grüße
Die schöne Garonne,
Und die Gärten von Bourdeaux
Dort, wo am scharfen Ufer
Hingehet der Steg und in den Strom
Tief fällt der Bach, darüber aber
Hinschauet ein edel Paar
Von Eichen und Silberpappeln ;

Noch denket das mir wohl und wie               
Die breiten Gipfel neiget
Der Ulmwald, über die Mühl,
Im Hofe aber wächset ein Feigenbaum.
An Feiertagen gehn
Die braunen Frauen daselbst
Auf seidnen Boden,
Zur Märzenzeit,
Wenn gleich ist Nacht und Tag,
Und über langsamen Stegen,
Von goldenen Träumen schwer,
Einwiegende Lüfte ziehen.

Es reiche aber,                                
Des dunkeln Lichtes voll,
Mir einer den duftenden Becher,
Damit ich ruhen möge ; denn süß
Wär unter Schatten der Schlummer.
Nicht ist es gut,
Seellos von sterblichen
Gedanken zu sein. Doch gut
Ist ein Gespräch und zu sagen
Des Herzens Meinung, zu hören viel
Von Tagen der Lieb,
Und Taten, welche geschehen.
Wo aber sind die Freunde ? Bellarmin           
Mit dem Gefährten ? Mancher
Trägt Scheue, an die Quelle zu gehn ;
Es beginnet nämlich der Reichtum
Im Meere. Sie,
Wie Maler, bringen zusammen
Das Schöne der Erd und verschmähn
Den geflügelten Krieg nicht, und
Zu wohnen einsam, jahrlang, unter
Dem entlaubten Mast, wo nicht die Nacht durchglänzen
Die Feiertage der Stadt,
Und Saitenspiel und eingeborener Tanz nicht.
Nun aber sind zu Indiern               
Die Männer gegangen,
Dort an der luftigen Spitz
An Traubenbergen, wo herab
Die Dordogne kommt,
Und zusammen mit der prächtgen
Garonne meerbreit
Ausgehet der Strom. Es nehmet aber
Und gibt Gedächtnis die See,
Und die Lieb auch heftet fleißig die Augen,
Was bleibet aber, stiften die Dichter. 




Repenser         trad. MP

Souffle le vent du Nord-Est
parmi les vents le plus aimé
pour moi promesse aux mariniers
d'esprit ardent de bon voyage.
Mais va-t-en maintenant saluer
la belle Garonne
et les jardins de Bourdeaux
là-bas
où le sentier se rend
à la rive effilée
et où le ruisseau tombe englouti dans le courant mais d'en haut
regarde loin un couple noble
chêne et peuplier d'argent ;
cela encore à moi se pense bien et puis comment
les ormeaux en bosquets baissent large leur cime
au-dessus du moulin
dans la cour toutefois un figuier qui s'accroît.
Les jours de fête vont
sur le sol soyeux
les femmes brunes
au temps de mars
quand la nuit et le jour sont semblables
et sur les sentiers lents
lourdes de rêves d'or
passent berçantes les brises.

Mais que me soit tendue
pleine de sombre lumière
par quelqu'un la coupe odorante
que j'en puisse faire mon repos car il serait doux
de sommeiller à l'ombre.
Il n'est pas bon
d'être sans âme
tout en pensées mortelles.
Ce qui est bon au contraire c'est
une conversation et de dire
le fond du cœur, et d'écouter beaucoup
sur les temps de l'amour
et les grandes choses ayant eu lieu.

Mais où sont les amis ? Bellarmin
et son compagnon ?
Plus d'un saisi de peur ne va jusqu'à la source ;
c'est que l'opulence commence
dans la mer. Eux
comme des peintres mettent ensemble
le beau de la terre et la guerre des ailes
ils ne la dédaignent pas
ni d'habiter des années durant solitaires
sous le mât défeuillé où la nuit ne se traverse pas
des lueurs des villes les jours de fête
ni des cordes qui jouent ni des anciennes danses de l'endroit non plus.

Mais maintenant c'est chez les Indiens
que les hommes sont allés
de cette pointe là parmi les souffles
de ces monts couverts de grappes
où la Dordogne vient
se composer avec la Garonne puissante
large comme une mer
évanouir son flot. Mais c'est elle qui prend
et qui donne mémoire la mer
et l'amour aussi s'applique à river les yeux.
Mais ce qui reste advient des poètes.

Mais où sont les amis ? Bellarmin
et son compagnon ?
Plus d'un saisi de peur ne va jusqu'à la source ;
c'est que l'opulence commence
dans la mer. Eux
comme des peintres mettent ensemble
le beau de la terre et la guerre des ailes
ils ne la dédaignent pas
ni d'habiter des années durant solitaires
sous le mât défeuillé où la nuit ne se traverse pas
des lueurs des villes les jours de fête
ni des cordes qui jouent ni des anciennes danses de l'endroit non plus.

Mais maintenant c'est chez les Indiens
que les hommes sont allés
de cette pointe là parmi les souffles
de ces monts couverts de grappes
où la Dordogne vient
se composer avec la Garonne puissante
large comme une mer
évanouir son flot. Mais c'est elle qui prend
et qui donne mémoire la mer
et l'amour aussi s'applique à river les yeux.
Mais ce qui reste advient des poètes.
  
   

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