[Dans une autre vie, je fus si plongé dans les Sonnets à Orphée que je ne pus m’empêcher de pasticher Rilke. Un noble animal me semblait digne de figurer parmi les figures orphiques]
Calme bête aux passages multiples,
tu connais les morts, les très-puissants,
tu nous enseignes le grand périple
qui nous ramène vers les vivants.
Tu vas et viens, telle est ton essence,
toi qui ne cesses de te nourrir
de l'air, du sol que tu sais chérir,
maître des trépas et des naissances.
Avisé tu ne quittes l'obscur
de ton terrier qu'à la pleine nuit,
et tu lui offres un chant très pur.
Ton ami, dans cette ombre sans feinte,
pacifique t'approche sans bruit :
tu le guides dans tes labyrinthes.