Longtemps, je baignai dans Lorca. D’où, inévitablement, un pastiche, comportant des morceaux de Jimenez (Desvelo), des souvenirs de Mallarmé (Cantique de saint Jean), des échos de Rilke (Sonnets à Orphée I, XIII), et, probablement, des maladresses d’espagnol (passim).
[auto-traduction à la suite du ‘poème’]
Zanahoria
Desde el principio de los Tiempos,
cada madrugada,
un cocinero divino
nos regala del sol ardiente,
cortando fina rodaja
de tu esplendorosa sustancia,
zanahoria eterna.
Pero, mientras que estás subiendo,
refulgente, y cayendo,
otro secreto cocinero,
en cielo contrario,
corta cuidadosamente fina rodaja
de pepino pálido.
¡ Ay, Zanahoria, luz de oro !
¡ Ay, Pepino, dulzura de plata !
Rodaja de zanahoria es el cuello de San Juan,
descabezado en en cielo,
haciendo el día más largo del año,
cayendo y rebotando.
Tu zumo vale el de la manzana,
tan cantada - demasiado -
por los que vean
la fruta sólo en la fruta
la luz sólo en la luz,
la poesía sólo en las florecillas.
Sea como el niño
que oye tu nombre maravilloso,
y gusta tu zumo azucarado.
¡ Ay Zanahoria !
Miguel de Filipón y Tábano
Carotte
Depuis le commencement des Temps,
chaque matin,
un cuisinier divin
nous offre le soleil ardent,
coupant une fine rondelle
de ta splendide substance,
carotte éternelle.
Mais pendant que tu montes,
resplendissante, et que tu tombes,
un autre cuisinier secret,
dans un ciel contraire,
coupe soigneusement une fine rondelle
de concombre pâle.
Ah ! Carotte, lumière d’or !
Ah ! Concombre, douceur d’argent !
La rondelle de carotte est le cou de saint Jean,
décapité dans le ciel,
faisant le jour le plus long de l’année,
tombant et rebondissant.
Ton jus vaut celui de la pomme,
si chantée - trop -
par ceux qui voient
le fruit seulement dans le fruit,
la lumière seulement dans la lumière,
et la poésie que dans les fleurettes.
soyez comme l’enfant
qui entend ton nom merveilleux,
et goût ton jus sucré.
Ah ! Carotte !