Les années passées à lire et étudier Valéry ne pouvaient pas ne pas déboucher sur un pastiche…
Aux lignes de ma lyre, un temple se désigne
Où les pierres du lieu dans l'ordre se font signe.
De ce frémissement sur le sol projeté
Surgit du dieu pensif la haute volupté.
Sonnez dans le midi, prêtresses de l'absence,
Griffez l'azur du temps d'une immobile danse,
Flûtes qui vous fuyez sans cesse bellement !
Bâtissez le chœur pur où finit le tourment !
Soit mon silence d'or illustré en colonnes,
Prière de mes doigts, poème qui rayonnes,
Lyre tendue et vide, âme dès ici-bas,
Mesure qui des Muses a marqué chaque pas.
Ma lèvre close au soir peut oublier son chant,
O marbres qui videz la querelle du temps !
Pour mémoire, l’Orphée de Valéry :
... Je compose en esprit, sous les myrtes, Orphée
L’Admirable !... le feu, des cirques purs descend ;
Il change le mont chauve en auguste trophée
D’où s’exhale d’un dieu l’acte retentissant.
Si le dieu chante, il rompt le site tout-puissant ;
Le soleil voit l’horreur du mouvement des pierres ;
Une plainte inouïe appelle éblouissants
Les hauts murs d’or harmonieux d’un sanctuaire.
Il chante, assis au bord du ciel splendide, Orphée !
Le roc marche, et trébuche ; et chaque pierre fée
Se sent un poids nouveau qui vers l’azur délire !
D’un Temple à demi nu le soir baigne l’essor,
Et soi-même il s’assemble et s’ordonne dans l’or
À l’âme immense du grand hymne sur la lyre !