... je ne suis pas très qualifié pour en juger, mais je dis mon impression...
Le premier groupe de six quatuors publiés par Beethoven sous le numéro d'opus 18 est réputé être encore assez 'classique', eu égard aux audaces des Razoumovski qui vont suivre, et a fortiori au regard des immenses innovations des derniers quatuors.
Or le quatuor n° 6, le dernier du premier groupe publié, et, semble-t-il, le dernier composé, me paraît aller, de mouvement en mouvement, vers plus d'originalité : du premier mouvement, carré, décidé, énergique et équilibré, jusqu'à cette étrange Malinconia qui ouvre le très singulier dernier mouvement.
J'ai eu l'impression, à travers le 6°, d'un microcosme de l'ensemble des 16 quatuors et peut-être même de la pensée musicale de Beethoven tout entière (un effet de microcosme, de résumé, se trouve, sous forme de collage, dans la IX° symphonie).
Je retrouve avec ce 6° quatuor une sensation voisine de celle évoquée dans un ancien billet à propos d'Apollinaire :
http://lecalmeblog.blogspot.com/2010/04/apollinaire-alcools-micro-et-macro.html
Le premier vers de Zone, qui ouvre le recueil, peut être lu, selon qu'on fait ou non la diérèse, comme un alexandrin très classique, ou comme un vers de 11 très moderne - ce qui peut être vu comme le mode d'emploi du long poème inaugural (Zone) et du recueil lui-même dans son entier (Alcools : le plusriel est un programme) : la clé sur la porte...
Le 6° quatuor, par le Quatuor Emerson, avec partition :
https://www.youtube.com/watch?v=DPCWO4S8mW8